Au bout de quelques minutes, ont finit par leur enlevé les sacs qui leur recouvraient la tête.
Thobrak regarda autour de lui. Il n’y avait rien. Rien qu’une falaise glacée surplombant la crête sur la droite. La neige avait recommencé à tomber.
Devant, l’assassin quitta son siège.
Anna le rejoignit. Le géant se tournant à moitié s’adressa à elle.
Le druide tendit l’oreille et surprit ses derniers mots.
- …. Devrait les tuer !
Il avait prononcé sa sentence sans aucune véhémence, mais plutôt comme pour résoudre un problème pratique.
Anna fronça les sourcils.
- Il faut que nous en apprenions d’avantage. Il faut savoir ce qu’ils savent. Tu le sais très bien.
L’assassin secoua la tête.
- Ils ne nous apporteront que des ennuis. Je le sens.
L’affaire étant pour lui entendue, il s’apprêta à partir quand Anna l’arrêta en lui frôlant la joue. Un geste tendre, reconnaissant… et sans doute plus encore.
- Merci Karl.
Il se détourna, se dirigea vers la falaise escarpé et disparut derrière une anfractuosité dans la paroi.
Derrière Thobrak, un des gardes émit un bruit méprisant, grommelant un mot dans sa barbe. Le druide remarqua que l’homme avait bien attendu que le géant nommé Karl se soit éloigné. Il n’aurait pas osé dire quoi que se soit en face de lui.
Anna retourna vers son traineau. Un autre garde armé prit la place du géant.
Le convoi se remit en marche.
Pendant tout ce temps, Sstevee avait essayé de localiser, grâce aux positions des étoiles et en utilisant tout son savoir obscure, ou le groupe pouvait bien se situer. Mais les épais nuages qui recouvraient le ciel, et les regards appuyés des gardes qui le surveillaient finir par avoir raison de son obstination.
La piste contournait un éperon rocheux pour dévaler un flanc encore plus pentu de la montagne. Devant eux s’étalait une mer de brume, cachant ce qui gisait en contrebas. La lourde crête d’une montagne crevait la mer brumeuse, repliée sur elle-même telle une main se réchauffant au dessus d’un feu.
Ils descendirent dans le brouillard. En quelques secondes, la visibilité se dégrada. Verti comprit pourquoi ont leur avait finalement enlevé leurs masque. Dans une purée de poix pareille, il était impossible de se situer ou de retrouver son chemin sans une connaissance parfaite des lieux.
Les chances d’évasions se réduisaient encore.
Subitement, l’obscurité se densifia encore tandis qu’ils passaient dans l’ombre du surplomb. Mais au lieu de plonger, la température ambiante monta. Alors qu’ils poursuivaient leur descente, des affleurements rocheux apparurent dans la neige. Des gouttes d’eau, de la neige ou de la glace fondues, ruisselaient sur les parois.
Thobrak regardait autour de lui. Même si son champ de vision était limité, il ne mit pas longtemps à deviner ou ils se trouvaient. Une telle source d’activité géothermale ne pouvait se situer qu’à un seul endroit sur la carte : Les bassins de Sholaazar. Il en aurait mit sa main à couper.
La couche de neige s’amincissant encore, la caravane fut obligée d’abandonner les traineaux. Une fois ceux-ci arrêter, on libéra les prisonnier, mais pour leur rattacher aussitôt les poignets dans le dos. Croisant le regard de Hai’zan, Verti y lut la question qu’il se posait.
Ou diable les emmenaient-ils.
Cernés de fusils et d’arbalètes, ils effectuèrent le reste du trajet à pieds. La neige devenait mouillée sous leurs pieds. Des marches apparurent, taillées dans la roche, dégoulinantes d’eau. Devant, le brouillard se dispersait.
Bientôt une paroi rocheuse émergea de la brume. Sous le surplomb, la montagne entière semblait avoir été creusée formant une gigantesque caverne naturelle.
Partout ce n’était que granit noir déchiqueté, trempé et suant.
Une ouverture vers l’enfer.
Haï’zan eut un mouvement de recul et faillit trébucher. Verti le rattrapa de son mieux avec ses mains liées et il comprit ce qui avait perturbé le mage.
Devant eux, un château surgissait du brouillard.
Ou plutôt la façade d’un château.
Comme il s s’en approchaient, le chaman découvrit que la paroi de la grotte avait été taillée de façon grossière.
Deux tours jumelles crénelées flanquaient un donjon massif. Des lumières brillaient derrière d’épaisses fenêtres.
- Le château, annonça Anna en les précédant sous l’arche de l’entrée, deux fois plus haute qu’elle, et encadrée de chevaliers géant en granit.
Une porte de chêne massif, cloutée et renforcée de fer noir, scellait le seuil. A leur approche, elle se souleva, tel un pont levis.
Elle pénétra dans le château.
- Venez. La nuit a été longue.
Sous la menace des armes, le groupe n’avait d’autre choix que de la suivre.
Nalicia étudia la façade, ses remparts et ses meurtrières. Partout, l’eau dégoulinait sur le granit, ruisselant telle de l’huile noire, comme si le château se dissolvait sous leurs yeux, pour se fondre dans la paroi rocheuse.
Les lampes éclairant certaines fenêtres luisaient d’un éclat malsain.
Poussé par le carreau d’une arbalète, Verti emboita le pas à Anna sous la voûte marquant l’entrée de château, suivit par ses compagnons d’infortune.
A ce moment la Sstevee repensa aux paroles que Thobrak avait prononcées quelques heures plus tôt.
La mort chevauche le vent.
Le démoniste ne s’était pas douté à ce moment la, à quel point le druide avait eut raison.
Stormwind
Royaume de l’Est
20h 15
Tandis que mouraient les échos de l’explosion, Oscar Saisit Fiona par le bras et se rua vers une porte latérale de la pâtisserie. Il visait une ruelle transversale, se frayant un chemin parmi les clients éberlués.
Le commandant atteignit le coin de la ruelle, loin de la fumée et du chaos, trainant Fiona derrière lui. Une brique explosa tout prés de son oreille. Le ping ! d’un ricochet retentit. On leur tirait dessus. Faisant volte-face, il repoussa sa compagne dans la ruelle et se baissa. Il fouilla la rue du regard à la recherche du tireur.
Et le trouva.
Tous prés.
A une vingtaine de mètres, de l’autre coté de la rue principale.
C’était la femme aux cheveux blancs de la vente aux enchères. Sauf que, maintenant, elle portait une tenue de cuir noire et moulante. Elle avait aussi récupéré un autre accessoire à la mode. Une espingole muni d’une lunette de visée gnome.
Leur chemin de sortie était bloqué. Impossible de sortir par la sous peine de se faire tirer comme des lapins.
Oscar rebroussa chemin.
Il s’attendait à retrouver Fiona à une bonne vingtaine de mètres plus loin.
Mais cette dernière n’était plus seule.
Trois hommes lourdement armés la tenaient en respect à l’aide de leurs longues lames effilés. Le plus grand tourna la tête à l’approche d’Oscar.
Il avait les cheveux blancs et un sourire sadique se dessina sur ses lèvres.
Décidément, le frère et la sœur n’étaient jamais très loin l’un de l’autre.
- Je crois que vous avez en votre possession un objet qui nous appartient lança le jeune homme.
- Foutez le camp ! cria Fiona à l’adresse d’Oscar, ne vous occupez pas de …
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. L’un de ses gardes la frappa violement à la base du crâne la faisant s’effondrer sur le pavé.
- Fiona ! hurla Oscar en voulant se précipiter pour lui venir en aide.
Une onde douloureuse éclata dans sa tête. La violence du coup était incroyable. Il tituba quelques mètres essayant de lutter contre l’engourdissement qui l’envahissait.
Peine perdu.
Il s’effondra à son tour sur le sol. La pénombre le submergea.
Jeu 15 Avr 2010 - 11:01
