Souleazer Roi
Nombre de messages : 915 Age : 43 Localisation : Silent Hill (60500) Date d'inscription : 28/02/2007
| Sujet: Re: [RP - HS] PRISONNIERE DE LA TOUR PANDEMONE Mar 18 Déc 2007 - 14:12 | |
| Perdue et isolée dans un désert oublié de tout et de tous, la vie ne fleurissait guère qu’à de rares endroits, dans d’encore plus rares occasions. Pendant la journée, le sable doré et le soleil faisaient de cet endroit un enfer de chaleur et de mort alors que la nuit, sable d’argent et lune nacrée le rendait froid, inhospitalier et mortel. Au centre de ce désert de mort et de solitude se dressait une tour de verre et de cristal, invisible de près comme de loin, érigée par une main divine non loin de ce qui fut, dans des temps immémoriaux, les terres sumériennes, sa pointe perçait les nuages et se perdait dans les hautes sphères du ciel. Composée de treize étage, la tour servait de retraite à une femme chassée, cadeau des Dieux à l’Humanité, elle fut bannie et condamnée à l’exil lorsque l’homme comprit qu’en fait de présent, ce fut un moyen de vengeance insidieux et pervers qui leur fut offert. En exil donc, sa prison siégeait au dernier étage de cette improbable construction. Recluse à perpétuité et condamnée à la solitude, elle n’avait pour compagnie que ses douze geôliers, gardien des étages inférieurs et du chemin qui menait de la liberté à sa geôle. Guères loquaces, ils se plaisaient davantage à la tourmenter qu’à la réconforter.
Grande, belle, parfaite aux cheveux noirs et aux yeux de biche, au corps fin et à la démarche féline, dans sa robe blanche, avec sa peau tannée, personne n’aurait pu mettre en doute son origine divine tant elle respirait grâce et perfection, l’être humain dans sa forme la plus aboutie et la plus absolue. Mais elle se fichait de tout cela, elle ne désirait qu’une seule, son fruit défendu qu’elle convoitait aussi ardemment que le voleur convoite ce qui brille, elle voulait qu’on la sauve, qu’on la délivre, qu’on lui offre la liberté ou la mort, peu lui importait du moment qu’elle ne fusse plus seule dans cette prison, seule au sommet de cette tour, dans sa luxueuse retraite dont les murs s’ornaient de tableaux et de dorures, de vases rares et de statues merveilleuses, ou le sol de marbre rose s’harmonisait à perfection avec la douce literie de soie de sa couche. Elle ne souffrait guère de la faim et de la soif, la corbeille de fruits ne se vidait jamais, la jarre d’eau clair ne se tarissait jamais et dorlotée autant que l’aurait pu être une femme rejetée de l’Humanité et des Dieux, elle n’existait pas entre ses murs, et encore moins au dehors.
Alitée et couchée sur le coté comme à son habitude, elle pleurait toutes les larmes de son corps en retournant sans cesse dans sa tête cette seule et unique question : quand l’Humanité lui pardonnerait-elle enfin son crime ? Si bien sur crime il y avait lieu d’être. Fallait-il qu’on la nomme criminelle ? Fallait-il qu’on lui fasse subir ce sort si peu enviable, elle qui à l’aube des temps fut la première femme ? Cadeau empoisonné, porteuse d’un présent encore plus terrible des Dieux, offert à l’homme pour le punir de son arrogance ? Elle ne savait même plus quoi penser tant elle se torturait l’esprit. Le châtiment avait été consommé, corrompant l’Humanité jusqu’à la moelle et gangrenant le monde depuis des centaines d’années, il aurait été si juste de la libérer, son emprisonnement ne rimait plus à rien et pourtant elle continuait de souffrir.
Dans son malheur et son chagrin, ce fut un jour comme les autres qu’on lui apporta enfin une réponse. Il apparut comme cela, comme par magie, sous les traits d’un jeune homme d’une infinie beauté, aux cheveux courts, blonds et bouclés, aux yeux d’un bleu irréel et le front ceint d’une couronne d’argent, il portait une tunique blanche qui tombait jusqu’à ses genoux. Sur son torse qu’elle devinait finement musclé prenait place une magnifique cuirasse d’or. Les bras nus et les pieds chaussés de sandales de cuir, fait étrange, son dos s’ornait de magnifiques ailes dont les plumes immaculées auraient fait passer le plus beau des cygnes pour un simple volatile. Mystérieux éphèbe à la peau blanche, son visage respirait la tranquillité et l’assurance. Posant un genou à terre alors que la prisonnière le regardait d’un œil incrédule, elle qui n’avait vu un visage humain depuis si longtemps, il parla d’une voix envoûtante et chantante. - Bonjour ma dame. Dans son infini clémence, mon maître vous a pris en pitié et m’a chargé, moi, Anima, son serviteur le plus fidèle de vous remettre un présent. Ce présent je vous le dépose humblement à vos pieds. Son instinct endolori par les années de captivité se réveilla d’un coup lorsque fut prononcé le mot « présent ». C’est un présent qui fut responsable de sa perte, elle se méfiait donc mais pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, elle ne parvenait pas à garder ses sens en alerte. Elle ne se sentait pas menacée, seul son instinct la mettait en garde contre cette créature aillée… l’expérience lui imposait la prudence, elle devait donc rester sur ses gardes. - Ma dame, continua-t-il. Politesse et protocole veulent que je me présente par des mots et des titres qui vous sembleront abstraits mais qui le deviendront moins avec le temps. Veuillez m’écouter je vous prie. Je suis donc Anima, de la race des Anges et le Gardien du tiers-empire angélique, Commandant en Chef de la garde impériale, Grand Conseiller de Sa majesté, Premier Chevalier de l’Ordre de Notre Dame des Martyrs. Je suis, ma dame, le plus honoré des Anges de pouvoir enfin rencontré la personne qui est parvenu à émouvoir mon seigneur et maître, l’Empereur-Dieu. Elle ne répondit pas, en vérité, elle ne comprenait pas. - Voici donc votre présent. Il posa sur le marbre de la pièce un coffret de bois contenant douze petits volumes. Rangés bien proprement, il y en avait trois rouges, trois verts, trois jaunes et trois bleus. Tous d’une couleur plus ou moins prononcée, la tranche du premier livre bleu lui rappela avec douleur le ciel limpide d’un après-midi d’été alors que le dernier lui remémorait les profondeurs de la mer, du temps déjà si loin ou elle s’embarquait sur le petit bateau de son mari pour lui tenir compagnie durant la pêche. Dans chaque couleur il y avait donc un clair, un ordinaire et un sombre. - Un présent ? renifla-t-elle avec dédain. Je suis moi-même rien de plus qu’un cadeau fait à l’Humanité dans le but de la corrompre, que ferais-je donc d’un présent ? - Je comprend votre surprise mais ces livres sont unique ma dame, d’un genre et d’un thème différent, ils renferment l’esprit et la mémoire de douze habitants de l’Empire, ma patrie et vous aurez le droit d’en ouvrir un à des dates bien définis ; cela dépendra de l’alignement des étoiles et je serai en charge de vous avertir de leur changement. Lorsque vous commencerez un livre, sa lecture vous durera un mois, ouvrez le livre pour lire ou conversez avec l’esprit, fermez le livre pour avoir la paix. La méfiance qu’elle ressentait peu avant s’amplifia encore. Elle qui n’avait jamais connue que la malice et la souffrance de la part des humains, elle voyait arriver ce messager d’un regard prudent. Porteur d’un présent ? Dans quel but ? Pourquoi faire ? A part pour la tourmenter, elle ne voyait guère de réponses aux questions qu’elle se posait. - Les Dieux approuvent-ils ton geste ? - Mon maître a plaidé votre cause auprès de vos dieux et sa puissance est telle que d’un claquement de doigts, il peut pulvériser une montagne. Vous pensez bien que s’Il a décidé quelque chose, pas même un dieu ne peut en décider autrement ; il est lui-même bien plus de chose qu’un dieu, il est le Dieu, l’Empereur-Dieu, garant des Tiers-Empires, c'est-à-dire de l’univers tout entier. Il est l’Infinité, il est l’Eternité… Et il continua ainsi pendant encore un long moment. N’importe qui aurait été ennuyé par un tel discours mais pas elle, l’écoutant d’une oreille attentive, elle buvait ses paroles et appréciait à sa juste valeur chaque syllabe qui sortait de sa bouche si finement dessinée. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait eu quelqu’un pour converser alors même si ce fut pour chanter les louanges d’une créature aussi improbable que l’infinité et l’éternité, elle ne s’en préoccupait guère et continuait d’apprécier le moment présent. - La Terre échappe au contrôle de mon maître car elle ne fait pas partie des Tiers-Empires, un pacte mystérieux et ancien, passé dans des temps oubliés, alors que je n’existais pas moi-même, la tiens à l’écart de Sa toute puissance. Tout cela pour vous dire que ni mon maître, ni vos dieux ne peuvent faire fléchir la justice des hommes. Mais soyez patiente, les hommes sont idiots et stupides, ils finiront par vous oublier, la Tour Pandémone disparaîtra de la mémoire de ces barbares et vous serez alors libre, d’ici là, je vous conjure de vous montrer patiente, profitez bien de la compagnie de mes douze frères et peut-être qu’un jour prochain, vous serez libre… permettez. Il se releva à cet instant et repris dans ses mains le coffret. Faisant un pas, il se plaça à porté de cette si jolie jeune femme et lui tendit le présent. Elle ne semblait plus méfiante, qu’avait-elle à perdre ? Dans le passé, on lui avait menti, on l’avait trompée, battue, humiliée puis emprisonnée, que lui restait-il donc à perdre ? Le regard plus apaisé que jamais, elle lui lança un petit sourire gêné et Anima comprit des lors qu’il venait gagner sa confiance. - Choissez un livre chère amie. - Mais lequel ? répondit-elle en tendant une main gracile et hésitante. Je n’ai le droit d’en ouvrir qu’un seul à une date bien définie et il a bien longtemps que j’ai perdu toute notion de temps… - C’est juste, avoua-t-il après un moment de réflexion. Laissez moi alors vous présentez Sandalphon Cassiel, Ange de la Constellation du Bélier, Maître du plaisir, le thème de son livre est l’érotisme… Elle n’eut pas le temps de comprendre que déjà, le corps de son visiteur sembla se détendre. Il se recula de quelques pas pour se mettre de nouveau hors de porté puis expirant, Anima ferma les yeux et fit le vide dans son esprit. La métamorphose commença alors lentement avant que tout ne s’enchaîne. Il rétréci en taille et en corpulence, les traits de son visage déjà très fins à l’origine, s’affinèrent encore, ainsi que tout son corps, ses hanches prirent de l’ampleur et sa poitrine se gonfla. Malgré ce changement, son armure se modelait de concert, parfaitement synchrone. Sa bouche se rétrécit, ainsi que ses dents, à l’inverse de ses lèvres qui prirent en volume, comme soudainement gonflées d’eau. Ses yeux s’étirèrent en amande et ses oreilles grandirent pour se terminer en pointe. Les mèches de sa chevelure s’étirèrent, gagnant en volume et en longueur pour donner naissance à une cascade d’ondulation et pour parachever le tout, le blond de chaume disparut pour laisser place à une couleur plus inhabituelle, un rose très proche de l’anémone, sa fleur préférée. Ses lèvres, ses yeux et ses magnifiques ailes se colorèrent de la même façon et au final, une créature sensuelle, aux formes charnelles et tentatrices fit son apparition. C’est à ce moment qu’un nouveau parfum apparu et plongea la salle toute entière dans un brouillard suave et rose. - Bonjour, ronronna-t-elle. Je suis Sandalphon Cassiel et je suis aussi fort enchantée de faire votre connaissance… Le beau messager n’était plus, de points communs ne restaient plus que les ailes et encore, elles n’étaient plus de la même couleur ; sinon, Anima avait proprement disparu, remplacé par cette Sandalphon Cassiel. - Vous ne comprenez pas ? Ce n’est pas étonnant. Voyez-vous, nous autres esprits des livres ne possédons pas de corps à part entière, nous devons nous servir de celui d’Anima comme réceptacle pour prendre pied dans cette réalité, ne soyez donc pas surprise. Anima a été chargé de vous tenir compagnie pendant la durée de votre emprisonnement mais ne vous étonnez pas si, dans les jours à venir, vous n’êtes pas amené à le voir beaucoup… La rassurante impression de tranquillité avait disparu avec Anima, remplacée par ce brouillard exaltant de saveurs sucrées qui peu à peu transformait l’environnement sobre et morne de la pièce en un hammam chaud et étouffant. Son front se mit bien vite à perler alors l’air devenait de plus en plu suffocant. La transpiration macula sa robe et lui piqua les yeux, elle comprit alors que quelque chose de dangereux se préparait.
Sandalphon Cassiel claqua des doigts et le premier livre du coffret, le rose, atterrit comme par enchantement dans sa main. Ainsi parée, elle s’avança d’un pas léger jusqu’à la couche de la prisonnière. Cette dernière, définitivement perdue malgré les explications conjuguées d’Anima et de l’autre, se recula au maximum dans sa litée comme persuadée de pouvoir se protéger en se mettant hors de sa porté. Elle n’aimait pas se qui se dégageait de cette femme, une aura curieuse et malsaine, mélange de peur et de fascination. Le brouillard parfumé endormait ses sens un à un et alors que son instinct lui criait de fuir le plus loin possible pour se cacher, ses muscles refusaient de lui obéir et se relâchaient les un après les autres, comme si une voix mystérieuse ordonnait à son corps de se détendre et de se tenir bien tranquille. Ses mains glissèrent sur la soie de ses draps et tombant, elle se retrouva bien vite allongé sur le dos. Avant même qu’elle ne puisse se redresser, l’ange rose était déjà au dessus d’elle et la regardait d’un air de convoitise et d’amusement. Tremblante et définitivement terrorisé, elle ne désirait qu’une chose, pouvoir s’enfoncer dans ses draps pour disparaître loin de cette inquiétante créature. - Je suis le maître de l’érotisme, susurra l’ange. Nous pouvons lire mon livre, ce qui serait très ennuyeux si vous voulez mon avis. Ou alors nous pourrions prendre quelques heures pour nous amuser un peu… rien de tel pour faire connaissance… ne croyez-vous pas ? Sandalphon Cassiel se pencha plus en avant et posa une main sur la cuisse de ce qui était désormais sa prisonnière qui étouffa un cri. Le contact fut brûlant et fit instantanément augmenter la température de son corps déjà très élevée. Paralysée par la peur, les lèvres s’effleurèrent et alors que les bouches s’entrouvraient, la prisonnière trouva la force se battre en retraite de quelques centimètres en plaquant son visage sur le coté, comme pour échapper à la cruelle morsure d’un serpent. Sandalphon Cassiel n’en fut apparemment que plus amusée. - Mignonne petite fille… il ne faut pas avoir peur… Riant de la situation, elle fit courir son interminable langue sur une joue devenue fébrile et c’est à ce moment précis que l’esprit de la prisonnière vacilla pour finalement tomber dans un gouffre sans fin de plaisir, de chaleur, de caresses et de cris.
Dernière édition par le Mar 18 Déc 2007 - 22:11, édité 2 fois | |
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